Ciel !
Deux cents ans gaspillés et presque perdus.
Quand je regarde le ciel, je le vois s’éloigner de plus en plus de mon pays
Oh Haïti ! Les ombres qui nous faisaient signe autrefois ne nous parlent plus
Des formes étranges s’accumulent les unes sur les autres dans un camouflage curieux
Comme si elles avaient peur et refusent d’être encore témoin de quelque chose qu’elles ne veulent pas voir
De temps à autres un souffle les disperse
Par peur de s’égarer et se perdre, elles reviennent toujours à la même place
Veillent-ils sur l`Île ou sur nous
Arrive Morphée, l`heure des étreintes conviviales
Toutes, elles se couvrent et surveillent la lune
au moment qu’elle fait ses caprices de moitié avec Vénus, sa sœur bien aimée
Dans sa partie cachée que les hommes ne voient pas
Oú tous les anges du ciel viennent se reposer
Partenaire des voyageurs sans abri, tout le ciel devient lit
Toute une nuit mouvementée de contraction heureuse jusqu’au lever du jour
Brusquement, c’est le calme absolu
Comme si ce n’était qu’un rêve
Moi qui ne dort jamais en ces instants moitié nus, à la belle étoile qui est mon lit à moi
des cris de transe me parviennent et m’enivrent d’une douceur infinie jusqu’à la prochaine pleine lune
Ainsi je sais que ce n’était pas un rêve
Peu de gens en parlent, ils gardent leur secret
Pour ne pas éveiller des soupçons sur leur tendre folie
Car ils n’ont aucun autre amoureux que ces cris frénétiques
C’est vrai ! est-ce le ciel qui s’éloigne ou ma terre qui s`enfonce
L’avenir nous le dira, s’il reste des oiseaux aux montagnes déboisées
Du poisson dans nos mers, de l’air à respirer
Car sans le ciel, il fera toujours nuit
Je n’aurai plus de toit, s`il n’y aura plus d’étoile.
29 décembre 2018
Mike Joseph