Freres , soeurs ; cousins, cousines ; voisins, voisines ; amis(es), ennemis(es) ; Vous et moi nous sommes des imbéciles qui ne méritent point la terre promise.
Sortis de si loin pour en arriver là… ; de la mer aux montagnes , pour accoucher d’une souris ; cette Île qui nous appartient dont nous en avons perdue plus que la moitié, ce qui reste malgré tout nous est futile ?
Des trésors à perte de vue, nous en avons assez mais risquons d’aventure ciel , terre et vagues , en quete de dollar fagoté sans ame , sans esprit de partage.
La gourde pour 1 dollar, lorsqu’elle était coquette, n’a plus sa valeur d’or sur le marché de la bourse , depuis qu’elle a choisi le bleu au mat de notre glorieuse histoire . Ce choix délibéré de renier les conquêtes n’est plus une aventure aux consequences frivoles, il est devenu dans le temps notre condamnation.
Pour combien de temps encore sommes-nous frères, soeurs ; cousins, cousines ; voisins, voisines ; amis(es), ennemis(es), ici et là , en terre étrangère où flotte le drapeau juste pour rire, autour d’un dollar de Cain ?
Que pensent de nous ces damnés de la terre, eux qui ont tout fait pour secouer notre orgueil couvert de mépris ?
Que disent les hommes de loi, quand le droit est souillé par tant de sacrement, d’hypocrisie et de mensonge , que le Pape lui-meme, représentant unique de Dieu sur terre, avait haut reclamé » Il faut que quelque chose change. » ? Effectivement, quelque chose a changé . Pas pour le meilleur mais surtout pour le pire.
Que je sache, quand par la voix de Dieu les hommes disent quelque chose, c’est le bien qui en sort et non le pire.
Depuis, le chef supreme de l’eglise ne dit plus rien à propos, comme si le Vatican n’existe plus pour les pauvres d’Haiti.
Si Dieu à ce point est absent dans nos vies, devant tant de disgrace et de malheurs, de descente aux enfers, que reste-t-il à faire aux dieux des univers , à nos loas, à nos seigneurs, sinon nous sacrifier à l’Autel de la mort, où les peuples disparaissent par soumission et incapacité de régler leur compte, de faire face à leurs obligations ?
Frères, soeurs ; cousins, cousines ; voisins, voisines ; amis(es), ennemis(es) , rescapés et encore protégés de la mort et des flots, Souvenons-nous de nos maux, reprenons le flambeau oublié qui avait DEFIÉ toute puissance à la crête -à-Pierrot. Quel beau nom, quelle belle page de notre histoire à se souvenir ! :
« Je ne veux garder avec moi que les plus braves ; nous serons attaqués ce matin ; que ceux qui veulent redevenir esclaves des Français sortent du fort, et que se rangent autour de moi ceux qui veulent mourir en hommes libres. »Personne ne réagit, la torche à la main, Dessalines, la torche à la main, menaça également de faire sauter le dépôt de munitions si les soldats français parvenaient à entrer dans le fort1.