LA DIASPORA HAÏTIENNE, CAUSE PERDUE

LA DIASPORA HAÏTIENNE UNE CAUSE PERDUE SI ELLE N’EST PAS SOIGNÉE À TEMPS, SI CE N’EST DÉJÀ TROP TARD

Quelle est la seule façon de récolter ?

Quelle est la seule façon de récolter ?
Existe t-il d’autres façons de récolter sans passer par la semence ?

C’est seulement par la semence que l’on récolte. D’où vient la prière que voici : »… et le fruit de vos entrailles est béni ».

Mais quand ces fruits sont de mauvais goût, c’est parce que les semences étaient rachitiques ou mal traitées.

Malgré les sacrifices aveugles de toutes les générations de la Diaspora, l’aiguille de l’horloge haïtienne n’a pas bougé d’un pouce. Il est vrai que n’était-ce le support économique des haïtiens vivant à l’étranger Haïti aurait connu un tout autre sort mais, aussi n’y a t-il pas lieu de croire que si Haïti ne recevait pas cette aide elle serait soit meilleure, soit morte, soit de la dimension de son épopée de 1804, avec la flamme consumante d’une souveraineté nationale pleine et entière ? L’habitude d’attendre la manne du ciel venant d’ailleurs a sapé les fondements de l’indépendance. La dépendance manifeste est à tous égards dans le rêve hostile de partir pour n’importe où, fuir au lieu de se donner les moyens pour vivre chez soi, parce que avec le temps Haïti ne produit plus rien, même le goût de planter, de pêcher ou d’inventer une autre histoire de liberté.

Selon toute analyse, le colon a trouvé la clé qui vérouille le cerveau de l’homme noir auquel est attribuée l’ambition précoce de réussir autrement que par ses propres moyens parce que ces moyens ne ressemblent pas à ceux de la civilisation. En vérité, eu égard à la vie, il aurait mieux fallu vivre un million d’années avec seulenent les quatre éléments de la nature, que d’aspirer à un mieux-être qui atteint à peine 0,1/100 % de la population en générale. À force de copier le blanc dans tous ses aspects, même dans la décoloration, l’homme noir renouvelle au trois quarts la volonté de son plus fort ennemi. La marque de l’esclavage est tellement profonde, que malgré tout l’amour que l’on procure à ses enfants en terre étrangère, malgré  l’histoire qui leur est enseignée, ils ne cessent de prendre le blanc pour modèle et rejettent les acquis fondamentaux de l’existence fragile de leurs ancêtres. Si nos enfants n’assument pas leurs respobsabilités en tant fruit et semence, d’où viendra donc l’éclosion d’une génération propre à continuer l’oeuvre rêvée de l’émancipation et de la liberté ? Le vide apparent et critique que toutes et tous nous sommes en train de vivre n’est pas accidentel ni provisoire, ni temporel, il est viscéral et en rapport avec les moeurs que nous nous sommes imposées au détriment de nous-mêmes. Il serait temps de penser à d’autres alternatives car tout indique que l’avenir d’Haïti est déjà plaqué sur un canevas qui n’est pas le sien. Dans quelques années, pas trop loin, la Diaspora haïtienne fera partie de l’histoire, comme le jargon héroïque de la bataille de vertières, « EN AVANT » qui ne vaut plus rien sur le plan pratique, sauf pour réciter dans la mémoire collective la Dessalinniene lors des cérémonies pompeuses des officiels en mal de gloire.

Allumons les chandelles à la mémoire de cette Diaspora qui n’est pas loin de s’éteindre. Car si d’ores et déjà le vaccin naturel contre la déficience psychologique, pratique et organisationelle n’est même pas envisagé, le mourant que nous sommes tous, à temps ne sera pas sauvé.

La Diaspora haïtienne est cliniquement morte en ce qui a trait aux espoirs qu’elle prenne en main la relève dans le devenir d’Haïti. Et si le constat de sa dépouille n’est pas déclaré, c’est parce qu’elle est assistée artificielement et manipulée par « la voie de l’espérance. »- tout pour la gloire de Jésus-Christ.

23 Décembre 2020

Mike Joseph