JE SUIS BELLE MAIS PAS JOLIE ?

JE SUIS BELLE MAIS PAS JOLIE ?
Qu’en est-il alors ?

Être fier/ère de soi ne dépend de personne. Un gros nez, une grande gueule, être de petite taille, tout cela n’est souvent que de l’apparat en dessous duquel tout un trésor de savoir, d’intelligence et de vertu se cache. Qui le possède ne se mesure à quiconque, il/elle en est fier/ère.


Être sûr/sûre de soi demande de l’emprunt,. Ces choses que la société vous impose, bon gré, mal gré, que vous devez lui rendre au centuple : « Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois. » A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie. Le Renard s’en saisit, et dit : « Mon bon Monsieur, apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ». C’est ce que çà coûte d’être joli/e, car on l’est toujours aux yeux des autres. On ne finit pas de s’efforcer à l’être, puisque « l’homme en général n’est jamais satisfait de son sort ».
Rares sont celles et ceux qui jouissent des deux à la fois. Oserais-je le dire ainsi : Est-il possible d’être beau/belle et joli/e à la fois ? Rien n’est moins sûr. Soit qu’on est beau/belle, soit qu’on est joli/e. A chacun de choisir ce qui lui plairait le mieux.
A t-on le droit de critiquer celui ou celle qui aurait voulu être joli/e pour plaire aux autres; Avec quel argument viendrait-on se mesurer à un homme ou une femme qui se croit beau/belle, lorsqu’il/elle expose ses vertus, son savoir, son éloquence sans tenir compte de l’opinion d’autrui.
L’homme vertueux ou la femme vertueuse n’est pas créé par la société. Sa perception des choses est un mélange de sensibilité et d’inspiration.
C’est tout aussi bien la différence entre l’honnêteté et la sincérité. On peut être honnête avec soi-même et avec les autres, mais pour être sincère avec les autres faudrait-il bien qu’ils le soient avec eux-mêmes. Or, trop d’hommes et de femmes ne sont pas sincères avec eux-mêmes/elles-mêmes. Ils/elles vous disent oui et louent votre grandeur ou générosité pour une faveur, parce que çà leur va; quand çà ne va pas, trop souvent pour une peccadille, ils/elles oublient tout de ce que aviez fait pour eux, quelle que soit la valeur.
On peut être honnête avec tout le monde, mais jamais on ne peut être sincère avec tous. L’honnêteté est une vertu personnelle sans dispositif de commande, la sincérité est une attitude péremptoire et facultative, selon la valeur réelle d’un vis à vis.
Ne nous arrive t-il pas de voir la beauté intérieure d’une personne qui fait oublier sa laideur, et se sentir offensé par la beauté extérieure d’une autre lorsque celle-ci n’est qu’un paravent qui ne cache que pourriture et déception ?
Le maquillage joue un rôle de premier ordre dans un constat d’échec, quand au prime abord tout paraissait si joli. Arrive l’heure de se coucher, si le masque n’est pas enlevé il s’enlève tout seul le lendemain du jour, et la laideur ou la vraie nature du sujet en question apparaît dans toute sa plénitude. Le pourquoi de ce masque ne saurait équivaloir à un DEFI. Pour ce faire, l’aspect caché devrait être aussi valorisant que le déni. Beau/belle, oui je le suis dans toute l’acception du terme. Si vous m’accordez votre faveur je ferai l’effort d’être aussi joli/e qu’un prince ou une princesse du paradis. Ce jour là vous et moi nous irons ensemble voir le diable pour lui demander de quel bois il se chauffe. Il se maquille si bien.

02 Janvier 2022
Mike Joseph